Politique

Le baromètre politique Viavoice – Libération – Mai 2019 – Spécial élections européennes

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Sondage réalisé par Viavoice pour Libération. Interviews effectuées en ligne du 26 et 29 avril 2019.

Échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.

Les rappels de données antérieures présentés dans ce rapport sont issus des précédentes vagues du baromètre politique Viavoice pour Libération.

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Sous l’image convenue d’une idée européenne à l’agonie.

Des souhaits majoritaires en faveur de renouveaux européens

Les faits seraient établis : à quelques semaines du scrutin du 26 mai, l’Union européenne ne serait plus qu’un souvenir, la singulière absente d’une élection dont elle est paradoxalement l’objet premier. Les Gilets jaunes, le Grand débat, Notre-Dame, les annonces présidentielles, une fatigue envers les institutions et une défiance concernant les résultats, puis les tentations populistes, nationalistes et illibérales, tout cela aurait eu raison de l’UE.

Pourtant, les résultats de cette nouvelle livraison du baromètre Viavoice -Libération révèlent un tout autre portrait : loin d’être une idée totalement exsangue,l’Europe suscite également des espoirs nouveaux, en faveur d’une « autre Europe » pour l’avenir.

L’Union européenne : des perceptions qui résistent à la tentation des extrêmes

Le fait est suffisamment singulier pour être souligné : loin de décliner, l’attachement àl’idée européenne progresse par rapport à 2014, lors des précédentes élections européennes. Pour 49 % des Français, l’Union européenne évoque actuellement quelque chose de positif, soit 4 points de plus qu’en 2014.

Bien entendu, cela n’occulte :
– Ni l’ampleur des sensibilités eurosceptiques dans le paysage politique national et

européen ;
– Ni les clivages concernant l’Union européenne. Ces fractures ne s’appréhendent pas

uniquement en termes politiques – les partis traditionnels de droite et de gauche exprimant la même perception de l’UE – mais également socioéconomiques : 66 % des cadres, contre seulement 35 % des ouvriers, estiment que l’Union européenne évoque quelque chose de positif.

Ainsi, à rebours de nombre d’a priori, l’idée européenne résiste à la tentation des extrêmes. Cette résistance tient pour une large part à deux aspirations majeures, en faveur d’une idée européenne refondée.

Première aspiration majeure : la « force » européenne face aux nouveaux défis du monde

La première aspiration en faveur de l’Europe repose sur l’idée de « force » : 45 % des Français estiment que c’est la capacité à « être plus fort face aux grandes puissances économiques mondiales (Etats-Unis, Chine) » qui justifie le plus l’UE pour l’avenir.
Ainsi, c’est le nouvel ordre du monde qui plaide en faveur d’une Europe revisitée, plus forte, notamment face à la progression des « empires » américain et chinois. Dès lorss’inverse la rhétorique européenne traditionnelle : l’Europe ne se justifie plus essentiellement par le passé et la mémoire des conflits dont il faudrait conjurer le retour, mais par l’avenir et la nécessité d’exister encore dans le concert mondial des empires.

En conséquence, une sortie de l’Union européenne n’apparaît pas majoritairement comme une option à considérer :

–  57 % des Français estiment que le Brexit représente une mauvaise chose pour le Royaume-Uni ;

–  Et 60 % considèrent qu’une sortie de la France de l’Union européenne serait une mauvaise chose.

Seconde aspiration majeure : une Europe à finalité sociétale

La seconde aspiration plaide en faveur d’une Europe au chevet de nos sociétés, et qui dépasse donc ses missions économiques et financières actuelles. Cette ambition sociétale se déploie sur trois registres majeurs et très différents :

– L’environnement : 67 % des Français estiment que l’Union européenne (plutôt que les nations) devrait prioritairement agir contre le dérèglement climatique ;

–  La sécurité : 64 % pensent également que c’est à l’UE d’agir en premier dans la lutte contre le terrorisme ;

–  L’immigration : 51 % arguent pour l’intervention prioritaire de l’UE en matière de politique migratoire.

Ainsi certes l’UE est-elle ravagée par le doute concernant ses institutions et leur rôle ; certes, la dynamique des nations est imparable et les populismes prospèrent ; certes, le message des « Pères fondateurs » s’apparente à un souvenir.
Mais, pourrait-on dire : « l’idée européenne est morte, vive l’idée européenne ». Car aux côtés des vestiges et des naufrages, ce sont aussi de nouvelles sources d’espoir qui émergent, pour une réinvention du sens décerné à l’Europe. Ce sens se décline autour de l’affirmation d’une puissance dans le monde, et de la défense des intérêts de nos sociétés, registres sur lesquels l’Europe apparaît plus légitime que les nations.

Dès lors l’Europe redevient un immense défi, un très grand débat entre trois dynamiques majeures : l’indifférence et le désenchantement, le retour des nations, et les nouveaux horizons de l’idée européenne.
Un défi ? Un débat ? Certains cherchent depuis plusieurs mois à alimenter la campagne de ces élections européennes, laquelle serait dépourvue d’enjeux. A la lumière des résultats recueillis, ce sont au contraire de beaux débats de fond qui peuvent être soutenus.

Et si les élections européennes, finalement, pouvaient avoir lieu ?

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François Miquet-Marty
Stewart Chau

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Lire l’intégralité de l’étude

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