Santé et interêt général

En dépit d’une campagne présidentielle peu porteuse d’espoir, le moral des cadres s’améliore en mars

Des perspectives macro-économiques qui s’améliorent

Ce « sursaut » confirme un certain nombre d’améliorations macro-économiques : création d’emploi record en 2016, investissement des entreprises en progression, croissance également avec la révision à la hausse par l’INSEE de ses prévisions pour le premier trimestre (+0,3%) comme pour le second (+0,5%, soit autant que l’Allemagne ou l’ensemble de la zone euro).

Les cadres perçoivent bien ces améliorations dans leur environnement économique, puisqu’ils ne sont plus que 39 % à anticiper une hausse du chômage dans les mois qui viennent, en baisse de 5 points depuis février.

En termes de niveau de vie également, 17 % des cadres interrogés pensent que celui-ci s’améliorera d’ici un an, contre 43 % qu’il restera stationnaire et 37 % qu’il se dégradera. Des perceptions négatives qui sont minoritaires donc, et en baisse de 3 points en un mois.

Une campagne présidentielle qui inquiète beaucoup plus qu’elle ne crée d’espoir

Seule ombre au tableau peut-être face à ces améliorations : la campagne présidentielle.

Alors que celle-ci entre dans sa dernière phase avec la présentation de la liste officielle des candidats, elle inquiète paradoxalement de plus en plus les décideurs économiques :

-Près des deux tiers des cadres (63 %) voient ainsi dans la campagne présidentielle une « source d’inquiétude économique ». À noter que ce chiffre, déjà élevé en septembre dernier (49 %), enregistre une hausse de 14 points depuis.
-De manière plus détaillée, on note que les sentiments dominants chez les cadres face à la campagne sont la « confusion » (47 % de citations) et la « crainte » (30 %), loin devant l’ « espoir » (6 %) ou même la « distance » (11 %) et l’ « indifférence » (5 %).

Des sentiments majoritaires liés à un climat et un débat public jugés durement :

-Confusion face à une offre électorale éclatée et peu lisible mais aussi face aux nombreuses incertitudes que soulèvent cette élection : majorités futures, mise en œuvre et faisabilité des programmes, etc.
-Crainte face à la montée de l’extrême-droite, avec le risque systémique d’une sortie de l’euro et de politiques protectionnistes potentiellement lourdes de conséquences pour de nombreuses entreprises françaises.
 

Des cadres eux-mêmes partagés entre libéralisme et politiques sociales…

Dans ce contexte, quelles solutions proposeraient les cadres eux-mêmes ?

En réalité, ceux-ci sont partagés sur la nature de la politique économique à mener comme sur le rythme des réformes.

D’une part, 58 % des cadres pensent que la France aurait besoin d’une politique économique « sociale et distributive », mais ils sont aussi 46 % à souhaiter une politique « libérale » : des attentes sans doute plus complémentaires qu’antagonistes, puisqu’elles ne s’opposent pas nécessairement.

Par ailleurs, une politique « favorisant le développement durable » est très largement souhaitée par 87 % des cadres interrogés.

En revanche, le protectionnisme est largement rejeté avec 59 % des cadres opposés à une politique économique protectionniste pour les années à venir.

… mais aussi sur l’ampleur des réformes à mener

Concernant le rythme et l’ampleur des réformes, l’opinion des cadres est plus divisée : alors que 47 % d’entre eux souhaitent « un changement profond, des réformes radicales », 44 % privilégient à l’inverse un « changement modéré, des réformes progressives et ciblées ». Enfin 6 % seulement privilégient la stabilité.

Au-delà des souhaits, c’est sans doute aussi la faisabilité des réformes qui est questionnée derrière ces résultats. Les difficultés de Donald Trump aux Etats-Unis à imposer ses décisions au Congrès comme aux institutions judiciaires montrent qu’il ne suffit pas au chef de l’Etat élu de proclamer une nouvelle politique pour que celle-ci soit appliquée.

Sans légitimité démocratique forte, sans majorité cohérente au Parlement, mais aussi sans crédibilité personnelle, toute politique ambitieuse, a fortiori économique, est difficile à mettre en place.

Une équation qui a sans doute son importance dans la perception de la campagne actuelle et de ses principaux candidats par les cadres français.

Le Baro éco de Mars 2017

Sa notice technique

Dans la même rubrique

Le Baromètre des Transitions

Le Baromètre des Transitions

Réglementer : pour ou contre la planète ? L’insoluble casse-tête de la transition écologique L’année politique s’est ouverte sur une crise sociale majeure représentée par le mouvement de colère des agriculteurs. Sa particularité résidait dans son caractère largement...

Baromètre sur l’utilité du journalisme.

Baromètre sur l’utilité du journalisme.

A quelques mois des Jeux Olympiques Les Français et le sport : entre passion et distance En pleine année olympiques et alors que la place du sport dans la culture populaire française est régulièrement pointée du doigt, cette nouvelle édition du baromètre sur l’utilité...

Baromètre sexisme 3e édition. Viavoice – HCE. Janvier 2024

Baromètre sexisme 3e édition. Viavoice – HCE. Janvier 2024

L'état sexisme en France                            Un sexisme persistant à attaquer à la racine Pour la troisième année consécutive, le « Baromètre sexisme » mené par l’institut Viavoice pour le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) permet de...

Share This