Politique

Le Baromètre des Décideurs – septembre 2019

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Moral économique en hausse, impatiences en matière de pouvoir d’achat
Un climat économique « Janus » qui ne va pas de soi

Pour cette « rentrée économique » 2019 existait un possible scénario :

–  Nette dégradation du moral économique (tensions sociales, incertitudes sur la croissance à moyen terme, rumeurs de récession future) ;

–  Dépassement des impatiences en matière de pouvoir d’achat (au terme de la séquence « Gilets jaunes – Grand débat – Interventions présidentielles »).
C’est pourtant une réalité exactement inverse que révèle cette nouvelle livraison du « Baromètre des décideurs » Viavoice – HEC Paris – Le Figaro – BFM Business : progression du moral économique et persistance des impatiences sur le pouvoir d’achat. Un véritable défi pour l’exécutif, qui s’explique par des facteurs très singuliers.

Un moral économique en nette amélioration

La progression est massive : l’indice synthétique du « Moral des décideurs » s’établit désormais à – 12, en progression de 3 points depuis juillet et près de 10 points depuis septembre 2018.

Cette tendance, qui déjoue l’hypothèse d’un regain des inquiétudes, s’explique en priorité par l’amélioration de la situation de l’emploi. Désormais :

–  35 % des décideurs anticipent une diminution du nombre de demandeurs d’emploi au cours de l’année qui vient, soit une progression de 4 points par rapport aux données recueillies en juillet, et de 15 points par rapport à celles de septembre 2018 ;

–  26 % des Français partagent ce point de vue, chiffre stable depuis juillet 2019, mais en hausse depuis septembre 2018 (+ 11 points).

En baisse au deuxième trimestre, établi à 8,7 % en juin dernier (données Insee), ce taux de chômage est désormais le plus faible enregistré depuis dix ans…. Un score dont se prévaut la majorité, ne manquant pas de souligner « l’action résolue et cohérente du gouvernement ». Satisfaction légitime, mais à relativiser en regard des taux de chômage en vigueur au Royaume-Uni (3,8 %) et en Allemagne (3,1 %)….

Singulière persistance des impatiences en matière de pouvoir d’achat

Le second enseignement est plus sombre et très frappant : en dépit des deux trains de mesures annoncées par le président de la République en décembre et en avril derniers en faveur du pouvoir d’achat, cette préoccupation demeure particulièrement vive en cette rentrée. Aujourd’hui, seuls 16 % des Français et 26 % des décideurs estiment que le niveau de vie « s’améliorera d’ici un an…. ». En conséquence, comme en 2018, la première attente en cette rentrée demeure liée au pouvoir d’achat des ménages, une priorité pour 44 % des décideurs et 50 % des Français.

Dès lors, en vue du projet de loi de finances 2020, l’ensemble des mesures potentiellement bénéfiques au pouvoir d’achat sont plébiscitées : 70 % des décideurs et 72 % des Français sont favorables à la suppression du 3ème tiers de la taxe d’habitation pour 80 % des Français, et 69 % des Décideurs et 64 % des Français à la baisse de 5 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu.

Comment comprendre ces impatiences après l’engagement de 17 milliards d’euros par le président de la République (10 en décembre, 7 en avril), et l’annonce, par le Premier ministre, d’un « pourvoir d’achat moyen » en hausse de 850 euros cette année ?
Les trois explications qui prévalent sont la méconnaissance des réformes annoncées (augmentation de la prime d’activité, prime exceptionnelle « Gilets jaunes », défiscalisation et désocialisation des heures supplémentaires, baisse de l’impôt sur le revenu, etc.), la progression des dépenses contraintes qui corrigent les améliorations, et la défiance politique qui conduit à nourrir des perceptions négatives envers les actions engagées. Ce qui, dans ces circonstances, fait du pouvoir d’achat un tonneau des Danaïdes.

Le cercle vicieux des finances, ou le « mur d’opinion »

Plus profondément, la mise en regard des résultats recueillis en matière de finances est singulièrement frappante, voire mortifère pour les pouvoirs publics :

–  La première priorité demeure le pouvoir d’achat des ménages ;

–  Des allègements de charges sur les entreprises sont également attendus : 63 % des décideurs et

61 % des Français sont favorables à la poursuite da la baisse de l’impôt sur les sociétés ; 51 % des décideurs et 46 % des Français plaident pour une baisse globale d’imposition des ménages et des entreprises ;

–  Mais l’alourdissement de la dette publique et des déficits est condamnée : 87 % des décideurs et 84 % des Français jugent « préoccupant » le niveau de la dette et plus d’un tiers des deux publics « très préoccupant » ; et pour 49 % des Français et 62 % des décideurs, Emmanuel Macron a « tort de laisser filer la dette » pour financer les nouvelles dépenses engagées en réponse à la crise des Gilets jaunes ;

–  Cerise sur le gâteau, la réduction du nombre de fonctionnaires n’apparaît pas comme un levier d’action pertinent : seuls 34 % des Français et 46 % des décideurs souhaitent le maintien du projet de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires porté par le candidat Macron, projet aujourd’hui abandonné et dont l’ambition était déjà très en-deçà des exigences des comptes publics.

Ainsi la conjonction de ces facteurs compose un « mur d’opinion » au titre duquel les carences financières, partout béantes, n’appellent de la part des Français aucune solution acceptable (ni relâchement sur le pouvoir d’achat, ni déficits publics, ni réduction du nombre de fonctionnaires….). L’issue principale consisterait en une dynamique de croissance et en une poursuite de la baisse du chômage…. pourtant bien plus élevé qu’ailleurs. Par prudence après la crise des « Gilets jaunes », le risque pour l’exécutif serait de tempérer les réformes à l’heure où des changements structurels se révèlent plus que jamais nécessaires.

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François Miquet-Marty, Président
Stewart Chau, Consultant

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Lire l’intégralité de l’étude

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