Santé et interêt général

L’OBSERVATOIRE « ENTREPRISE ET SANTÉ » 2018 – Comment améliorer le bien-être en entreprise ?

Afin de mettre en perspective les différentes réalités de la santé et du bien-être au travail,l’enquête a été réalisée simultanément auprès de trois publics distincts :

  1. Un échantillon représentatif de 1002 salariés
    travaillant en France métropolitaine (secteurs publics et privés), interrogés en ligne.
  2. Un échantillon représentatif de 400 travailleurs indépendants
    travaillant en France métropolitaine, interrogés en ligne.
  3. Un échantillon représentatif de 308 dirigeants d’entreprises
    de plus de cinq salariés, en France métropolitaine, interrogés par téléphone.

Les interviews ont été effectués du 8 août au 5 septembre 2018.

Face aux mutations du travail :

Le « bien-être » comme une nouvelle ambition pour l’entreprise de demain

Depuis avril 2014, l’Observatoire Entreprise et Santé Viavoice – Harmonie Mutuelle mesure les opinions et les attentes des salariés, des dirigeants d’entreprises et des travailleurs indépendants sur la santé et le bien-être au travail.

Pour cette nouvelle vague, c’est la notion de « bien-être » qui a été explorée en priorité, avec des résultats contrastés : si notre étude met en perspective des attentes et des besoins convergents entre les différents publics, elle souligne également la complexité d’un enjeu – le bien-être – dont les outils pour y répondre restent à (ré)inventer dans un monde du travail en constante évolution.

Le bien-être, un enjeu au cœur des attentes dans les entreprises

La question du bien-être s’installe définitivement comme un enjeu central dans les entreprises. En cela, l’engagementdes dirigeants est apparent : une écrasante majorité d’entre eux (92 %) estiment que les actions en faveur de la santé et du bien-être des salariés sont quelque chose de « vraiment important ».

D’autant que ces enjeux de bien-être en entreprise renvoient à de multiples facteurs :

  • L’aménagement de l’espace et les conditions matérielles de travail (hygiène, bruits, équipements), mis en avant par 67 % des salariés et 87 % des dirigeants, convaincus que l’amélioration de ces espaces et des conditions de travail est prioritaire pour assurer la santé et le bien-être des salariés.
  • Egalement, la prévention des risques professionnels ou des troubles psychosociaux incarnent pour les salariés et les dirigeants des mesures de tout premier plan pour 65 % et 75 % d’entre eux.
  • Enfin, l’idée selon laquelle ces enjeux ne sont plus exclusivement du ressort des services de santé mais bien une prérogative des managers s’installe durablement dans l’opinion, notamment parmi les dirigeants d’entreprises dont une écrasante majorité (78 %) plaide en faveur d’un management davantage à l’écoute de ces enjeux.

Pourtant, l’enjeu du bien-être en tant que tel reste difficile à définir précisément, et surtout à quantifier :

  • D’un côté, le sentiment que le bien-être au travail s’est plutôt détérioré de manière globale « ces dernières années en France » est partagé par plus de la moitié des salariés (51 %) et des travailleurs indépendants (55 %), bien que moins prégnant chez les dirigeants (33 %) ;
  • De l’autre côté, une large majorité de chaque public juge positivement son propre bien-être personnel au travail : 60 % des salariés, 91 % des dirigeants et 76 % des travailleurs indépendants.

    Ces perceptions à deux niveaux expriment par-là une réelle difficulté à mesurer concrètement le bien-être, et son évolution, à la fois dans le monde du travail en général et dans une entreprise donnée en particulier.

    Le bien-être au travail : un besoin de reconnaissance plus qu’un besoin de sens accordé à son travail

    Au-delà de cette difficulté à mesurer le bien-être en entreprise, notre étude montre que cet enjeu semble davantage corrélé à une nécessité de reconnaissance de son travail qu’à une recherche de « sens » souvent mise en avant.

    En effet, une très large majorité des répondants (77 % des salariés, 98 % des dirigeants et 89 % des indépendants) trouvent du sens à ce qu’ils font dans leur travail : des chiffres allant même au-delà du seul sentiment de bien-être.

    Ils sont également une large majorité à juger leur travail utile pour la société française dans leur ensemble (67 % des salariés, 86 % des dirigeants, 70 % des indépendants) et à considérer que les tâches qu’ils effectuent au quotidien sont intéressantes (pour 66 % des salariés, 93 % des dirigeants et 79 % des indépendants).

    À l’inverse, l’enjeu de la reconnaissance est davantage source de difficultés, notamment auprès des salariés :

  • Pour les deux tiers d’entre eux (64 %), leurs salaires ne correspondent pas à leur engagement et leurs mérites ;
  • 51 % ne se sentent pas écoutés par leurs managers et responsables hiérarchiques ;
  • Enfin 52 % pensent que leurs compétences et leurs mérites ne sont pas assez reconnus.Ces résultats montrent que ce besoin de reconnaissance n’est pas toujours assouvi, et qu’il reste aujourd’hui un des principaux leviers pour améliorer le bien-être au travail.

Quel bien-être face à un travail en mutation ?

Les résultats de cette étude dressent le constat d’une importante évolution dans les modes de travail, une observation faisant largement consensus auprès des trois publics : 64 % des salariés, 68 % des dirigeants et 68 % des travailleurs indépendants estiment que les modes de travail ont « beaucoup changé » ces 10 dernières années dans leur métier. Et le rythme du changement devrait même s’accélérer pour 41 % des salariés, 50 % des dirigeants et 39 % des travailleurs indépendants.

En priorité, ce sont les nouveaux outils et les nouvelles technologies utilisées au quotidien, mais aussi les moyens de communication et l’organisation du travail qui ont le plus évolué.

Face à ce constat général partagé par l’ensemble des acteurs économiques, les technologies font aussi partie de la solution : elles ont ainsi facilité le travail au quotidien pour 58 % des salariés, 80 % des dirigeants et 66 % des travailleurs indépendants.

Mais pour bénéfiques qu’elles soient, les technologies ne peuvent pas être la solution unique : au contraire, pour les trois quarts des dirigeants interrogés (75 %), la formation professionnelle est indispensable pour « accompagner les mutations technologiques des métiers ». Et 72 % ont d’ailleurs déjà fait évolué les dispositifs de formation ces dernières années.

Dès lors, à l’heure où les nouvelles technologies s’installent durablement dans les mutations du monde du travail, la question du « bien-être » en entreprise ne peut s’analyser sans prendre en compte ces nouveaux outils, comme elle ne peut se résumer à des solutions technologiques pour chaque problème identifié.

La reconnaissance au travail, notamment, apparaît comme un enjeu de relations humaines, de quotidien et de proximité face auquel les nouveaux outils ne pourront être qu’un apport parmi d’autres. Autrement dit, l’entreprise et les métiers de demain nécessiteront des technologies, mais aussi (et surtout) un approfondissement des relations humaines, tant en termes de compétences que d’écoute et de prise en compte de l’autre.

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Consultez l’étude complète : Observatoire Entreprise et Santé Viavoice – Harmonie Mutuelle. Octobre 2018

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