Santé et interêt général

Les perceptions et pratiques liées au numérique en santé auprès des habitants de la région PACA

1. Le numérique en santé : des pratiques qui restent assez minoritaires, notamment pour la relation aux professionnels de santé

Les habitants de la région PACA sont familiers avec les outils du numérique : la quasi-totalité des habitants dispose d’un équipement numérique (96 %) et d’une connexion internet chez eux qu’ils utilisent (90 %). Les applications sur smartphones sont utilisées régulièrement par 59 % des répondants.

Néanmoins, ces pratiques numériques imprègnent peu le domaine de la santé. Parmi les habitants de PACA, 13 % se définissent comme des utilisateurs réguliers convaincus, et 22 % des habitants déclarent être des utilisateurs occasionnels. Enfin, ils sont 34 % des habitants à déclarer ne pas utiliser d’outils / fonctionnalités numériques pour leur santé.

Aujourd’hui, le numérique en santé est avant tout plébiscité pour ses aspects pratiques, à l’image de la prise de rendez- vous : près de 7 habitants sur 10 déclarent avoir déjà pris rdv en ligne (66 %), et parmi eux, 1 sur 2 déclarent l’avoir fait plusieurs fois.

Mais au delà de cet aspect, la relation directe et les modalités de contacts plus traditionnelles continuent d’avoir la préférence des répondants :

– En effet, la téléconsultation est peu fréquente, seul 1 habitant sur 10 a déjà eu un rendez-vous médical en téléconsultation (13 %). Et, parmi eux, ils sont 64 % à n’avoir utilisé cette méthode qu’une seule fois. Pour expliquer une absence de téléconsultation, c’est le souhait d’une relation en présentiel qui est citée à 67 %, loin devant le manque de confiance, le manque d’équipements par rapport aux outils numériques ou l’absence de proposition de ce type.

– Enfin pour communiquer, la prise de rendez-vous par téléphone (79 %) ou via un accueil physique (69 %) sont très largement privilégiés.

2. Un constat qui semble davantage lié à une absence de présence à l’esprit qu’à une opposition franche :

Parmi les non-utilisateurs, un quart des répondants déclarent ne pas avoir le réflexe d’utiliser les outils numériques, sans y être toutefois opposés (25 %).

Par ailleurs spontanément beaucoup d’atouts sont cités : le numérique simplifie le parcours de soin et facilite l’accès aux professionnels de santé selon trois quarts des répondants (73 % dont 30 % de tout à fait d’accord).

D’ailleurs, la principale raison évoquée parmi ceux qui ont utilisé une application / un site internet spécialisé pour la prise de rendez-vous en ligne est l’aspect pratique et rapide par rapport aux moyens traditionnels (61 %).

Mais aujourd’hui, l’absence de recours semble pour une partie de l’échantillon qui maitrise le numérique, lié à une méconnaissance des différents outils à disposition :

– Ainsi ils sont 78 % à déclarer être prêts à autoriser l’accès aux données de santé à l’équipe médicale qui les suit, plus de la moitié déclarant même être prête à délivrer la totalité de ses informations de santé (55 %).

– Or si 57 % ont déjà entendu parler du Dossier Médical Partagé, seul un quart d’entre eux l’a ouvert.

– Et par ailleurs ils ne sont que 2 sur 10 à connaitre l’Identifiant National de Santé et l’Espace Numérique en Santé.

3. Un développement des usages numériques en santé sous condition :

Tout d’abord, une prise de conscience sur le fait que l’utilisation du numérique en santé n’est toutefois pas sans conséquence sur les relations et les fractures déjà existantes :

– Plus de la moitié des habitants pensent que le numérique dégrade les relations entre patients et professionnels de santé (56 %) et seul un tiers pense qu’il contribue à créer du lien entre eux (34 %).

– Ils sont près de 7 habitants sur 10 à penser qu’il accentue l’isolement de certaines personnes (toutes zones géographiques confondues).

– D’ailleurs, ceux qui sont éloignés des centres médicaux ne sont pas plus utilisateurs, le numérique n’est pas perçu comme une solution à cette absence d’offre.

– Enfin, une différence notable entre les générations : des perceptions plus négatives sur l’utilisation du numérique en santé auprès des plus âgés alors que les plus jeunes sont davantage enclins à son utilisation.

Par ailleurs, pour les répondants l’utilisation du numérique en santé passe également par la garantie de conditions et fonctionnalités pratiques pour les utilisateurs :

– Une garantie de sécurité : la garantie du respect de la vie privé (41 %) et les garanties liées à la sécurisation des données (34 %) ;

– Une garantie de praticité : la possibilité de centraliser ses données (38 %) et de donner accès aux données auprès des professionnels (35 %), ainsi que la gratuité du service (32 %).

– Enfin, concernant la question du consentement, ils sont 62 % à le souhaiter par écrit contre 37 % par le numérique.

Par :
Amandine Messina
Lisa Corbineau
Publié le 01/04/2021

Dans la même rubrique

Le Baromètre des Transitions

Le Baromètre des Transitions

Réglementer : pour ou contre la planète ? L’insoluble casse-tête de la transition écologique L’année politique s’est ouverte sur une crise sociale majeure représentée par le mouvement de colère des agriculteurs. Sa particularité résidait dans son caractère largement...

Baromètre sur l’utilité du journalisme.

Baromètre sur l’utilité du journalisme.

A quelques mois des Jeux Olympiques Les Français et le sport : entre passion et distance En pleine année olympiques et alors que la place du sport dans la culture populaire française est régulièrement pointée du doigt, cette nouvelle édition du baromètre sur l’utilité...

Baromètre sexisme 3e édition. Viavoice – HCE. Janvier 2024

Baromètre sexisme 3e édition. Viavoice – HCE. Janvier 2024

L'état sexisme en France                            Un sexisme persistant à attaquer à la racine Pour la troisième année consécutive, le « Baromètre sexisme » mené par l’institut Viavoice pour le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) permet de...

Share This