07.10.17
A partir du “dérapage” semi-contrôlé d’Emmanuel Macron, visant des manifestants qui “font le bordel” au lieu de chercher du travail, la machine à le comparer à Nicolas Sarkozy et son célèbre “casses-toi pauv’ con!”, est repartie non sans raison. Mais, en l’occurrence et à y regarder de plus près, la comparaison des deux verbatims et situations n’est pas totalement raison. Il y a certes de réelles similitudes de forme (au moins trois), mais aussi de nettes et importantes différences (au moins trois aussi, de forme et de fond).
Les trois similitudes d’abord. La première est l’apparent dérapage, d’un propos presque privé et non maîtrisé. Dans les deux cas, sur le terrain rural corrézien pour l’actuel Président, au Salon de l’agriculture pour l’ancien, la saillie verbale est apparue colérique, en tout cas “lâchée” sans retenue. Deuxième similitude de situation, les mots ont pu communément choquer, le langage grossier étant difficilement compatible, en France, avec la fonction suprême de l’Etat. Le trumpisme a eu beau, récemment, exporter le principe de l’outrance verbale présidentielle, les deux Présidents Français ont bien été critiqués par l’usage de ces “gros” mots qu’on a du mal à accepter quand ils sont prononcés par un chef de l’Etat en exercice.