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Face à l’anticipation d’une crise majeure de l’emploi
Des Français très divisés quant aux solutions
Le président Emmanuel Macron l’avait rappelé comme pour mieux s’en prémunir : « la rentrée sociale sera très difficile ». En effet, dans ce contexte de crise économique profonde, tous les indicateurs sont au rouge et anticipent une conjoncture à venir extrêmement délicate.
Ainsi, sur fond de crise globale, sanitaire, économique, sociale, le nouveau gouvernement mené par Jean Castex devra faire face dès septembre aux plans sociaux, déjà nombreux, à la difficulté des entrepreneurs et travailleurs indépendants sans visibilité, à la situation des jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail dans un contexte désastreux (baromètre des Décideurs de mai 2020). Les plans de relances au niveau national et européen sont donc très attendus, inévitables. Seront-ils suffisants pour convaincre, rassurer et ainsi engager une nouvelle dynamique plus positive ?
Malgré cet activisme des dirigeants et l’ampleur des moyens alloués pour relancer la machine France et européenne, les Français sont très inquiets, plus encore, ils sont divisés sur les leviers d’action à saisir pour répondre à cette crise qui met au cœur de toutes les préoccupations : la sauvegarde de l’emploi.
Un moral économique en berne : l’anticipation d’une crise majeure de l’emploi
La nouvelle livraison du baromètre des Décideurs révèle un moral économique qui peine à remonter la pente, malgré un déconfinement attendu et les plans de relance négociés aux niveaux national et européen. Rien de tout cela ne semble pour l’instant pallier les inquiétudes économiques et sociales des Français.
Pour preuve, nous assistons à un alignement des craintes entre le grand public et les Décideurs dont l’indice du moral s’établit à – 42, stable depuis le début de la crise sanitaire.
– Les Français dans leur ensemble anticipent une crise de l’emploi et un augmentation du chômage dans les mois qui viennent : 86 % des Français prévoient une augmentation du nombre de chômeurs en France et 85 % des Décideurs s’expriment en ce sens.
– Dès lors, 70 % du grand public et 71 % des Décideurs pensent que d’ici un an le niveau de vie en France va globalement se dégrader…
– De plus, si les entreprises auront à s’appuyer sur les forces internes de l’entreprise pour relever les défis colossaux de l’année qui vient, force est de constater que la motivation des collaborateurs est à la baisse. A ce titre, 46 % des Décideurs estiment que leurs collaborateurs sont actuellement peu motivés, soulignant ici une forme d’essoufflement des équipes après une période si éprouvante.
Si les conditions dans lesquelles se déroulera la rentrée de septembre ne s’annoncent pas évidentes, les Français sont partagés quant aux leviers d’action à saisir pour répondre à la crise.
Sauvegarder l’emploi : les Français divisés sur les leviers d’action
L’enjeu majeur de cette rentrée sera celui de l’emploi. Mais si la bataille pour l’emploi fait consensus dans l’opinion, les outils pour y répondre divisent les Français.
Tout d’abord, le principe des accords de compétitivité permettant aux entreprises de modifier les conditions de travail (issus des ordonnances Pénicaud) ne fait pas largement consensus : 47 % des Décideurs l’approuvent estimant que ce dispositif permettrait de sauvegarder les emplois, 47 % pensent, au contraire, que les entreprises pourraient en profiter alors qu’elles n’ont pas de difficultés conjoncturelles. Les Français sont, dans leur ensemble, peu favorables à voir les conditions de travail modifiées, 49 % estiment également que les entreprises ne joueraient pas le jeu, signe d’une confiance fragile…
Les Français préfèrent donc décider pour eux des efforts à fournir pour accompagner la reprise économique. Ainsi, pour sauver l’emploi ils sont plus enclins à agir sur leur temps de travail :
– En ce sens, 37 % des Décideurs seraient prêts à accepter de plus grandes amplitudes du temps de travail d’une semaine à l’autre, 27 % des actifs français seraient d’accord.
– Pour autant Décideurs et grand public sont clairs, cette amplitude ne peut être imposée à l’ensemble des actifs dans leur ensemble, 51 % des Décideurs et 55 % du grand public estiment que nous ne pouvons pas demander aux Français d’augmenter leur temps de travail étant un acquis social qu’on ne peut remettre en question.
Renoncer à des acquis restent donc inenvisageable pour les Français, peu sont prêts à renoncer à leurs jours de RTT (31 % des Décideurs, 19 % des actifs français), et encore moins d’accepter une stagnation de leur salaire sur plusieurs années (17 % des Décideurs seraient favorables, 11 % des actifs).
Face à l’ampleur de la crise qui s’annonce, un tiers des Français sont toutefois favorables à voir une augmentation des impôts : 12 % des Décideurs et 9 % des Français justifient cela par l’endettement insoutenable de la France généré par les moyens dédiés à la relance économique, 21 % des Décideurs et 23 % des Français accepteraient, quant à eux, une contribution plus importante des plus aisés.
La rentrée de septembre sera inédite, en ce sens qu’elle cristallise d’ores et déjà les inquiétudes des Français anticipant une conjoncture économique à venir très difficile. Les divisions de l’opinion quant aux actions envisagées pour faire face à cette crise, les sacrifices envisageables, les acquis sacralisés, plaident donc pour une rentrée sociale qui devra mettre au cœur de son paradigme le dialogue. Sans doute, la crise sonne t-elle le temps retrouvé du dialogue social autant que le retour inévitable des corps intermédiaires. Ce dialogue est décisif, plus que jamais nécessaire, le risque d’un embrassement des révoltes est réel car elles pourraient, elles aussi se « réinventer » en faisant converger une grande partie de la population frappée de plein fouet par la crise.
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Stewart Chau
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