Santé et interêt général

Le Baromètre des Décideurs – Janvier 2018

Loin des certitudes uniquement positives
Des perceptions économiques en demi-teinte pour 2018

L’indice du moral des décideurs enregistre une baisse de 5 points depuis novembre, pénalisé par une dégradation des perspectives financières personnelles

S’il reste élevé par rapport à son niveau d’il y a un an, l’indice du moral des décideurs enregistre une baisse de 5 points en ce début d’année, à -16. Concrètement, cette baisse limitée s’explique essentiellement par une détérioration des perspectives financières personnelles :

  • Les décideurs ne sont plus que 20 % à penser que leur situation financière s’améliorera dans les mois qui viennent (en baisse de 8 points depuis novembre), contre 37 % qui anticipent une détérioration de leurs finances personnelles.
  • Parmi l’ensemble de la population française, les anticipations sont plus pessimistes encore, puisque 46 % des Français pensent que leurs finances se dégraderont dans les mois à venir, contre seulement 15 % qui s’attendent à une amélioration.

Des perceptions qui pourront étonner du côté des pouvoirs publics, alors que la baisse des cotisations salariales à compter du 1er janvier 2018 vise précisément à redonner du pouvoir d’achat aux ménages, en attendant la suppression partielle de la taxe d’habitation avec un premier dégrèvement de 30 % cette année.

Il est vrai que cette baisse des cotisations entrera en vigueur progressivement sur l’année 2018 et ne sera visible sur les bulletins de salaire qu’à la fin du mois, alors que d’autres mesures sont déjà perceptibles, telles que la hausse du prix du gazole. Il est vrai, aussi, que la baisse des cotisations ne concernera que les salariés du privé et les indépendants.

Enfin, la hausse concomitante de la CSG, pénalisante notamment pour les retraités, ou encore la réforme de la fiscalité du capital (flat tax) peuvent contribuer à un manque de visibilité sur l’impact global des mesures fiscales.

Emploi, opportunités professionnelles et motivation : des perspectives moins optimistes en ce début d’année

Mais les perspectives concernant le pouvoir d’achat ne sont pas les seules à enregistrer une baisse en ce début d’année :

  • La motivation au sein des entreprises décroît légèrement : 41 % des décideurs trouvent leurs collaborateurs actuellement « motivés », en baisse de 3 points en deux mois. Et ce chiffre est plus faible encore auprès de l’ensemble des actifs (31 %).
  • Les opportunités professionnelles sont également en baisse : seuls 18 % des décideurs les considèrent actuellement comme « importantes » (-3), tout comme 18 % des actifs.

Enfin, sur le front de l’emploi, on remarque un clivage entre les perceptions des décideurs, plus optimistes – 33 % parient sur une baisse du chômage pour les prochains mois, et 19 % pour une baisse durable tout au long de l’année – et celles du reste de la population, puisque seuls 24 % des Français s’attendent à une baisse du chômage dans les prochains mois et 14 % à une baisse durable en 2018.

Ouverture des droits au chômage aux salariés démissionnaires et aux indépendants, contrôles renforcés pour les chômeurs : des réformes attendues pour 2018

Concernant l’action gouvernementale, les décideurs comme le grand public se montrent très largement favorables à de nouveaux droits pour les actifs :

  • La volonté d’accorder un droit à l’assurance chômage aux salariés démissionnaires (qui présentent un projet professionnel) est très largement saluée par 67 % des Français et même par 75 % des décideurs.
  • L’indemnisation des auto-entrepreneurs dépendants économiquement des plateformes numériques (Uber, Deliveroo…) en cas de perte de contrat est une mesure attendue par 58 % des décideurs comme 58 % du grand public.
  • Dans ce contexte d’un élargissement des droits sociaux à de nouveaux profils d’actifs, le renforcement du contrôle des chômeurs ne choque pas : 72 % des décideurs y sont favorables, de même que 69 % du grand public.

Des opinions prudentes, en attendant de mesurer pleinement l’impact de la reprise et des réformes actuelles ou à venir

Pour autant, au-delà de ces mesures populaires, l’opinion publique ne voit pas au sein des réformes structurelles annoncées la solution à tous les maux. Considérées dans leur ensemble, ces réformes (formation professionnelle, apprentissage et assurance chômage notamment) sont considérées par seulement 40 % des décideurs et 39 % du grand public comme de nature à « accélérer la création d’emplois ». Et elles ne sont perçues comme permettant de « donner davantage de débouchés professionnels aux jeunes » uniquement par 47 % des décideurs et 48 % du grand public. Des opinions en demi-teintes pour 2018 donc, en dépit d’une amélioration de nombreux indicateurs économiques ces derniers mois, au premier rang desquels la croissance et l’emploi.

Ces résultats révèlent surtout que si la France sort progressivement d’une crise économique et financière qui aura duré près de dix ans, de nombreux acteurs économiques (décideurs, salariés, ménages…) attendent encore d’en mesurer l’impact réel, que ce soit sur leur bulletin de salaire ou dans leur entreprise.

Retrouvez tous les chiffres du baromètre

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