Économie et entreprises

Le Baromètre des Décideurs – mars 2019

À l’issue du grand débat national :

Des attentes fortes dans l’opinion publique à la fois en matière de pouvoir d’achat et de baisse des dépenses publiques

Avec un contexte social marqué depuis maintenant plusieurs mois par les mobilisations des gilets jaunes, et plus récemment par l’issue incertaine du grand débat lancé par le Président de la République, tout laissait à penser que l’opinion publique exprimerait au mois de mars de vives appréhensions en l’avenir.

Pourtant, les résultats de notre étude témoignent d’une toute autre perception. En effet, en dépit d’une actualité toujours « mouvementée », les perspectives des différents acteurs économiques est plutôt à l’amélioration, voire à une nouvelle dynamique.

En particulier, l’indice du moral des décideurs gagne 7 points et enraye sa chute ininterrompue entre juillet 2018 et janvier 2019, venant confirmer la récente révision à la hausse de la croissance française pour l’année 2019.

Des Français et des décideurs plus optimistes pour l’avenir, et moins inquiets de voir leur niveau de vie se dégrader

Ce retour d’une dynamique positive est en outre mesurée sur différents indicateurs, bien au-delà de la croissance. Elle se nourrit ainsi d’une amélioration des perspectives à la fois sur le plan macro-économique et sur le plan personnel.

Sur le plan particulièrement sensible du pouvoir d’achat, notamment, l’idée selon laquelle le niveau de vie en France « se dégradera » d’ici un an est ainsi en baisse autant parmi les décideurs (42 %, -6) que parmi le grand public (53 %, -3).

Mais c’est sur le plan personnel que la baisse des inquiétudes est la plus marquée, avec « seulement » 42 % des Français qui appréhendent une dégradation de leurs finances personnelles dans les mois à venir, contre 57 % en novembre juste avant le début du mouvement des gilets jaunes. Les mesures décidées par le Président de la République en faveur du pouvoir d’achat début décembre semblent donc bel et bien perçues parl’opinion publique, avec une baisse des inquiétudes de 15 points en quelques mois.

On retrouve cette inflexion des inquiétudes concernant les projections sur le chômage : 24 % des décideurs et 16 % du grand public prévoient une diminution du nombre de chômeurs en France dans les mois à venir, des chiffres certes d’ampleur limitée mais en hausse significative, respectivement de 9 points et 5 points depuis janvier.

Des attentes en matière de pouvoir d’achat mais aussi pour réduire la dépense publique

En dépit de ces améliorations perçues, les attentes restent fortes concernant l’améliorationdu pouvoir d’achat à l’issue du grand débat national. Les trois quarts des Français (74 %) souhaitent ainsi qu’Emmanuel Macron prenne de nouvelles mesures en ce sens « car il faut redonner du pouvoir d’achat à certaines catégories de Français après le mouvement des gilets jaunes ». Cette proportion reste également majoritaire parmi les décideurs (62 %), signe, là aussi, que l’ensemble des Français n’ignorent pas les clivages existants entre certaines tranches de la population aux situations socio-économiques divergentes.

Toutefois, en parallèle de ces mesures attendues pour le pouvoir d’achat, les Français restent attentifs à la dépense publique qui pose deux enjeux majeurs : celui des recettes et des dépenses existantes d’une part, et celui de leur répartition d’autre part.

Ainsi la question du déficit public représente une crainte partagée par une grande majorité au regard d’une dette déjà élevée : 67 % des décideurs et 64 % du grand public seraient inquiets à l’idée que puissent être prises des mesures qui creuseraient le déficit public, plaidant donc davantage pour des mesures de hausse du pouvoir d’achat sans coût induit pour les finances publiques (hausse du SMIC ou des salaires par exemple).

Par ailleurs, décideurs (65 %) comme grand public (69 %) attendent également des actions claires de la part du gouvernement pour réduire la dépense publique à l’issue du grand débat, jugeant qu’il s’agit d’une priorité actuelle, notamment à travers une réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat.

Une divergence entre grand public et décideurs sur l’agenda des réformes

Si les Français plaident donc de manière consensuelle pour des mesures fortes à l’issue du grand débat national sur les différents enjeux évoqués, un clivage s’observe entre décideurs et grand public quant à l’agenda souhaité des réformes à venir.

À ce titre, si 63 % des décideurs estiment que le gouvernement doit poursuivre les réformes, seuls 48 % des Français partagent cet avis, et 42 % plaident au contraire pour une suspension des réformes prévues actuellement (retraites, fonction publique, assurance-chômage) puisque celles-ci tendraient à alimenter la colère sociale.

Dès lors, si à l’issue du grand débat national des enjeux d’avenir semblent clairement identifiés – et partagés – par les Français, la question de la méthode et de l’agenda reste donc cruciale pour accompagner l’éclosion d’un renouveau positif dans l’opinion publique.

 

François Miquet-Marty, Président
Stewart Chau, Consultant

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Lire l’intégralité de l’étude

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