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Emmanuel Macron : sous une étonnante stabilité d’image, les épreuves de la résilience
L’année 2021 porte l’espoir d’un nouvel élan, d’un renouveau attendu, d’une réflexion collective sur « l’après ». Et avec elle s’ouvre aussi une séquence politique totalement inédite. Dans ce contexte singulier, les prochaines échéances démocratiques apparaissent décisives : quels seront les impacts politiques de cette crise globale et profonde qui nous met à l’épreuve depuis un an ?
Lors de son élection, Emmanuel Macron portait très haut l’ambition de réformer le pays, mais crises après crises, le Président a dû composer avec un contexte sans cesse bouleversé. Grèves, Gilets jaunes, crise sanitaire, crise sociale et économique : qu’en est-il de sa légitimité et de sa capacité à réformer et à proposer une vision claire et mobilisatrice pour l’avenir ?
La nouvelle édition du baromètre politique Viavoice – Libération révèle un enseignement majeur du quinquennat. Jugé politiquement affaibli à l’épreuve de la pandémie, le chef de l’Etat est confronté à un contexte qui interroge sur sa capacité de résilience, condition inévitable pour résister au séisme que nous vivons tous, en vue de la présidentielle.
Face à la crise, une popularité présidentielle stabilisée, un socle électoral ancré
Premier enseignement majeur : la popularité du Président reste stable en ce début d’année avec 34 % d’opinions positives, portée notamment par un socle électoral acquis et une progression notable auprès des sympathisants de gauche (+ 6 points auprès des électeurs de Benoît Hamon, +5 points auprès des sympathisants de gauche) et des sympathisants de droite (+ 9 points auprès des électeurs de Fillon, +3 points auprès des sympathisants de droite).
L’approche de la crise : un Président bien entouré, conscient de la gravité de la crise et de ses conséquences
Cette popularité stabilisée s’explique notamment par les perceptions concernant l’approche de la crise, en ligne avec le socle d’Emmanuel Macron : 33 % des Français considèrent que le président de la République gère bien la crise sanitaire dont 81 % des sympathisants de la majorité présidentielle.
En outre pour plus d’un Français sur deux (55 %), le Président comprend la gravité de la crise sanitaire et 50 % des Français considèrent qu’il comprend également les conséquences sociales et économiques qui en découlent.
Conscient de la gravité du moment, Emmanuel Macron a eu raison de s’entourer du Conseil scientifique : 62 % des Français considèrent qu’il a eu raison de convoquer un « Conseil scientifique » pour l’épauler dans la gestion de la crise sanitaire.
Par ailleurs, dans ce contexte de crise sanitaire, la primauté est donnée aux acteurs de santé et aux scientifiques : 72 % font confiance aux personnels de santé dans la gestion de la crise, 48 % au Conseil scientifique et 45 % aux laboratoires de recherche médicale.
L’idée d’un président « affaibli » au terme de la crise
Pour autant, malgré ces jugements positifs, 56 % des Français considèrent qu’Emmanuel Macron sortira politiquement « affaibli » de cette crise : une fragilité escomptée jusqu’au cœur de de son électorat (45 % de ses électeurs du premier tour). Ce jugement critique est pour une large part imputable à la mise en œuvre des actions contre la pandémie :
– Des mesures prises depuis le début de la pandémie (confinement total, confinements partiels, couvre-feu à 20 heures) jugées « peu compréhensibles » par 58 % des Français ;
– Une campagne de vaccination jugée trop lente (63 %), chiffre qui confirme un ressenti majoritaire d’« excès de prudence », ressenti qui dépasse les seuls 51 % de Français enclins à se faire vacciner : 62 % estiment que ce rythme génère des craintes et des doutes.
Malgré les bouleversements, une « réinvention » qui ne convainc pas : le défi de la fin du quinquennat
L’enseignement le plus saisissant est la pérennité perçue d’Emmanuel Macron. En avril dernier, le Président avait déclaré : « sachons nous réinventer, moi le premier ». Mais aujourd’hui, neuf mois plus tard, la plupart des Français (68 %) estiment que le président n’a « pas changé ». Et pourtant, l’Etat est intervenu massivement, l’économie a été arrêtée, l’endettement public s’est envolé à plus de 120 % du PIB, le « quoi qu’il en coûte » est devenu la norme, en rupture totale avec l’orthodoxie antérieure.
Cette pérennité d’image en dépit de la grande transformation se comprend par un triple contexte :
– Les mesures prises apparaissent de circonstances et dictées par la pandémie, et la plupart des pays ont adopté des démarches similaires ;
– Les traits d’image d’Emmanuel Macron semblent avoir peu évolué, notamment en termes de distance perçue : difficulté perçue à comprendre les gens et leurs préoccupations ;
– La gestion centralisée du pouvoir n’a pas changé : pour apporter des solutions, les Français en appellent d’abord à une « décentralisation » des décisions et accordent leur confiance aux acteurs de la société civile : 65 % font confiance aux collectivités locales, 51 % aux acteurs associatifs.
Dès lors se pose la question majeure : sans avoir jusqu’ici véritablement incarné le changement, Emmanuel Macron sera-t-il en mesure, aux yeux de l’opinion, de « se transformer » en vue de 2022 pour préparer le monde d’après ?
En l’état, trois « France » se distinguent : la première, majoritaire (48 %), enjoint le Président à changer de cap en modifiant en profondeur sa politique ; la deuxième attend un signe d’infléchissement politique en gardant cette volonté de réformer ; la troisième (23 %) souhaite que le Président maintienne le cap pour faire aboutir les réformes en cours.
La fin du quinquennat s’avère donc à risque pour l’exécutif, face aux « 66 millions de procureurs » dont une large partie doute de la capacité du chef de l’Etat à se repenser et donc à créer une dynamique nouvelle désirable pour l’avenir, ou encore à devenir soi-même son propre « monde d’après »….
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François Miquet-Marty et Stewart Chau, Viavoice
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