Santé et interêt général

L’OBSERVATOIRE « ENTREPRISE ET SANTÉ » 2019

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Les deux chemins d’avenir du « mieux vivre » au travail : 
« reconnaissance » personnelle, et « réconciliation » des temps de vie

Depuis 2014, L’Observatoire « Entreprise et Santé » Viavoice – Harmonie Mutuelle a pour ambition de mesurer et d’analyser
les opinions et les attentes des salariés, dirigeants d’entreprise et travailleurs indépendants concernant les enjeux de santé et de bien- être au travail.

Cette année la nouvelle vague de l’Observatoire a permis de mettre en exergue des enjeux essentiels aux questions de santé et de bien-être au travail : celui de la reconnaissance au travail et de la capacité à œuvrer plus efficacement en faveur d’un équilibre des temps de vie.

En cela, notre étude met en perspective une dynamique positive concernant la conciliation vie pro – vie perso, qui souligne les efforts entrepris par les entreprises en la matière et, plus généralement, qui révèle une prise de conscience véritable de cet enjeu par l’ensemble des acteurs économiques. En cela, la maîtrise des temps de vie représente un axe de réflexion général dont les impacts sont multiples notamment sur la performance des entreprises.

Le « bien-être » en entreprise : l’ancrage d’un enjeu de reconnaissance au travail

Si les questions de santé et de bien-être représentent un enjeu stratégique pour les entreprises, les résultats de l’Observatoire restent contrastés. En effet, si les dirigeants d’entreprises perçoivent une dynamique positive de l’évolution du bien-être au travail en France, 52 % des salariés et 58 % des travailleurs indépendants pointent quant à eux sa dégradation.

Pour œuvrer à l’amélioration du bien-être en entreprise, une pluralité de mesures apparaissent comme prioritaires. Elles sont tout autant pratiques et matérielles que préventives, passant par exemple par une « meilleure prévention des risques professionnels » ou encore par « un management davantage à l’écoute des enjeux de santé des salariés ».

Finalement, l’ensemble de ces mesures est aussi l’expression d’un besoin de reconnaissance bien plus que celui de sens accordé à son travail. En cela les résultats confirment les analyses portées l’an dernier :

– 77 % des salariés, 98 % des dirigeants et 89 % des indépendants donnent du sens à ce qu’ils font dans leur travail ;

– Pourtant, les salariés doutent encore de la reconnaissance de leur travail malgré une légère amélioration : seuls 44 % d’entre eux estiment que leurs compétences et leur mérite sont reconnus, et 33 % que leur salaire correspond à leur engagement et leurs mérites.

Un équilibre des temps de vie : des actions attendues qui restent encore à définir

Si la question du bien-être en entreprise reste liée à celle de la reconnaissance, un autre facteur est déterminant : celui de la conciliation vie pro – vie perso. Pour autant, les mesures pour agir en la matière restent complexes voire encore floues, notamment pour les salariés français.

En effet, si la dynamique est à l’amélioration des perceptions générales, il reste que pour plus d’un tiers des salariés (42 %), des dirigeants d’entreprise (42 %) et des travailleurs indépendant (46 %), la conciliation vie pro – vie perso reste encore problématique.

Pour agir en faveur de cet enjeu, les mesures attendues plaident pour une meilleure prise en compte des contraintes des salariés et des managers. Quant au droit à la déconnexion, s’il est en enjeu réel pour les publics interrogés, il n’est pas spontanément cité comme mesure prioritaire pour agir en faveur du bien-être. Deux éléments peuvent expliquer ces résultats :

–  Une forme d’intériorisation de « mauvaises pratiques » en ce qui concerne le droit à la déconnexion. En cela, 53 % des salariés (+6 points depuis 2018) et 82 % des dirigeants d’entreprises (+ 3 points depuis 2018) déclarent consulter leurs mails professionnels ou répondre à un appel en dehors de leurs heures de travail ;

–  Un droit à la déconnexion qui reste une mesure floue et peu perçue. En cela, 42 % des salariés et 38 % des dirigeants estiment qu’aucune mesure concrète n’a été mise en place dans leur entreprise en faveur de ce droit à la déconnexion.

Dès lors, l’enjeu de l’équilibre des temps de vie reste essentiel pour les entreprises de demain, d’autant plus qu’il impacte considérablement la performance des entreprises, notamment selon les dirigeants.

Un équilibre des temps de vie : un enjeu essentiel pour la performance des entreprises

Cette année, plus d’un dirigeant sur trois (37 %) déclarent ne pas prendre suffisamment soin de leur santé. Interrogés sur les facteurs principaux qui impactent le plus leur état de santé, les dirigeants d’entreprises citent : l’équilibre vie professionnelle -vie personnelle (44 %), le temps de sommeil suffisant (41 %) ou encore le temps de repos ou de loisir (30 %).

Ce constat confirme donc la place centrale de l’équilibre des temps de vie pour les dirigeants d’entreprise, dont l’investissement peut être considérable. Presqu’un tiers des dirigeants d’entreprise (29 %) déclarent travailler plus de 60 heures par semaine. Or, au regard de la satisfaction vis-à-vis de ce temps de travail, 59 % des dirigeants déclarant travailler plus de 60 heures par semaine estiment que ce temps consacré à leur activité professionnelle est trop important. Ces résultats confirment par-là une attente généralisée d’un meilleur équilibre des temps de vie.

Au-delà même de la satisfaction du temps accordé au travail, l’équilibre des temps de vie détient un impact réel sur la performance des entreprises. En cela, l’Observatoire de cette année présente un « indice économique », composé du chiffre d’affaires, du niveau de marge, des résultats de l’entreprise ainsi que des perspectives d’avenir déclarés par les dirigeants. La mesure et l’évolution de cet indice révèlent ainsi une forte corrélation entre le temps de travail et la performance de l’entreprise :

–  L’indice d’activité économique atteint son plus haut niveau (6,2) lorsque le temps de travail se situe entre 35 heures et 39 heures par semaine ;

–  Au contraire, il est au plus bas (3,2) lorsque le temps consacré au travail est de 55 heures à 59 heures par semaine. Une corrélation similaire existe entre le temps consacré aux loisirs, à la détente et la performance de l’entreprise :

–  L’indice d’activité économique est le plus haut lorsque le temps consacré au repos est important, il atteint 6,4 pour un temps de loisirs et de détente compris entre 5 à 6 heures par semaine

–  A l’inverse il atteint 4,7 lorsque le temps de détente et de loisirs ne représente que une heure à deux heures par semaine.

Ces résultats plaident en faveur de mesures de sensibilisation, de prévention, sur l’ensemble de ces enjeux notamment auprès des dirigeants.

L’avenir du travail : la « reconnaissance », futur vecteur de la « réconciliation » des temps de vie ?

Se réaliser hors du travail pour se réaliser dans le travail ? Cette question fait éclore un mouvement nouveau, une réflexion nouvelle concernant le partage des temps de vie. En effet, si la conciliation des « vies », professionnelles et personnelles, constitue un enjeu fondamental, elle participe aussi au cloisonnement de deux mondes devenus trop imperméables. Il s’agit désormais de penser l’un pour penser l’autre, penser l’un avec l’autre.

Dès lors, bien plus que l’enjeu de la conciliation, l’enjeu du bien-être sera peut-être celui de la réconciliation des temps de vie.

Et, loin d’être aux antipodes de cette ambition de « réconciliation », la « reconnaissance » au travail peut en constituer un levier d’avenir majeur : car qui dit reconnaissance dit aussi attention à l’autre, écoute, prise en compte d’une personne singulière et non d’une fonction, et ouvre la voie au respect de l’autre et à la réconciliation des temps professionnels et personnels. C’est un nouvel univers qui se dessine ainsi progressivement, au sein duquel reconnaissance et réconciliation jouent de pair et de manière féconde pour l’avenir.

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François Miquet-Marty

Stewart Chau

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Lire l’intégralité de l’étude

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