Économie et entreprises

Observatoire sur le futur économique. France Fintech – Viavoice – GCF. Octobre 2022

La Fintech, un optimisme économique vigilant

Dans un contexte général marqué par plusieurs crises (guerre en Ukraine, crise sanitaire…), les signaux de conjoncture sont en partie divergents en particulier pour les fintech. Entre inflation, hausse des taux, pertes de valorisations de certaines fintech d’une part et poursuite de l’activité globale, levées de fonds et recrutement d’autre part. Dans ce cadre et pour mieux comprendre les perspectives d’avenir, l’Observatoire sur le futur économique Viavoice en partenariat avec le GCF réalisé pour France FinTech met en regard les visions des fintech avec celles des décideurs en entreprises privées, autour de l’état d’esprit des dirigeants, de leurs souhaits d’investissements, de levée de fonds, de recrutement, mais également leurs préoccupations et leur vision de l’année à venir

Au cœur de l’incertitude générale, les dirigeants de fintech affichent une confiance économique prudente : 62 % se déclarent « assez optimistes » pour la situation économique de leur entreprise, et 24 % « très optimistes ». Cette confiance majoritaire mais tempérée tient pour beaucoup aux incertitudes macro-économiques et macro-financières actuelles, et aux difficultés susceptibles de survenir en termes de financements. Pour autant, cet optimisme de la « galaxie fintech » est supérieur à celui qu’expriment les décideurs au sein des entreprises privées : 49 % s’estiment « assez optimistes » et seulement 3 % « très optimistes ».

S’agissant des investissements au cours des douze prochains mois, une majorité des dirigeants de fintech souhaitent investir davantage en particulier dans le marketing ou la communication (64 %), en ressources humaines (63 %) et en développement technologique (62  %).

Au global, les fintech ont très majoritairement l’intention d’investir autant ou plus que ces derniers mois en dépit des signaux divergents liés à la conjoncture. Dans le détail, certains investissements sont privilégiés selon la taille de la fintech, ainsi les petites fintech investissant plus, orientent davantage leur investissement dans les ressources humaines, le marketing ou la communication lorsque les fintech de plus de 50 salariés souhaitent investir davantage, l’orientent vers le développement technologique ou à l’international.

Les décideurs se montrent quant à eux plus partagés, s’ils souhaitent investir davantage en ressources humaines (41 %) et en investissement verts (39 %), ils prévoient pour une grande part d’entre eux de maintenir leurs investissements concernant le développement technologique, la recherche et développement, le marketing et la communication ainsi que le développement international. Notons également des disparités selon le profil des entreprises et une propension très majoritaire au maintien ou l’augmentation des investissements au global.

Lorsqu’ils ont l’intention de lever des fonds dans les douze mois à venir (63% des dirigeants de fintech et 31% des décideurs), ils privilégient le recours au capital (respectivement 58 % et 25 %) plutôt qu’à la dette (49 % et 18 %).

Concernant leur intention de recruter au cours des douze prochains mois, dirigeants de fintech et décideurs déclarent très majoritairement avoir l’intention de recruter que cela soit comme initialement prévu ou plus que prévu (82 % des membres et 71 % des décideurs). Dans le détail, près de la moitié de ces deux cibles disent ne pas changer leurs plans en matière de recrutement (respectivement 61 % et 45 %), les recrutements supplémentaires étant davantage l’apanage des plus grandes structures.

Pour les douze prochains mois et au sujet de leurs principales préoccupations, les dirigeants de fintech mettent en exergue la capacité à se financer (38 % dont 24 % « En Premier ») et le recrutement (30 % dont 23 % « En Premier »). Ces deux items devancent le développement de la demande (25 %) et la capacité à atteindre la rentabilité (25 %) cités de manière moins marquée en premier par les interviewés. La réglementation, la capacité à monétiser la demande et la concurrence apparaissent quant à eux moins prégnant dans les perceptions des membres.

Au sujet de leurs motifs de confiance pour les douze prochains mois, 41 % des dirigeants de fintech mentionnent le développement de la demande. Dans le détail, 29 % des membres citent même cet item en premier, un score supérieur aux autres items. Ainsi, dans une moindre mesure, les interviewés évoquent également la capacité à monétiser la demande (29 %), la capacité à se financer (24 %) ou encore la capacité à atteindre la rentabilité (23 %).

Enfin, se projetant dans les scénarios économiques au cours des douze prochains mois, les dirigeants de fintech anticipent pour plus d’un tiers d’entre eux (36 %) une récession temporaire. Suivent ensuite l’item croissance ralentie durablement (18 %) ou temporairement (17 %). Dans l’ensemble les dirigeants de fintech écartent ainsi majoritairement les perspectives de croissance soutenue et de krach économique global dénotant de leur conscience d’un contexte économique impacté par la conjoncture mais prompt à offrir de nouvelles perspectives (53 % estimant ce scénario temporaire). Une vision partagée par les décideurs qui privilégient néanmoins une croissance économique ralentie à l’hypothèse d’une récession même temporaire.

Florian Moreau
Consultant

Par :

Florian Moreau
François Miquet-Marty

 

Publié le 20/10/2022

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